Veranstaltung: | September-DV |
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Antragsteller*in: | Comité directeur de la JS Suisse (beschlossen am: 20.08.2023) |
Status: | Eingereicht |
Eingereicht: | 21.08.2023, 12:17 |
A1: Pourquoi l’UDC met en danger notre liberté et notre démocratie
Antragstext
Pourquoi l’UDC met en danger notre liberté et
notre démocratie
Les partis d’extrême droite gagnent du terrain dans toute l’Europe. En Italie,
la post-fasciste Meloni est au pouvoir ; en Allemagne et en France, l’extrême
droite représente désormais la première force d’opposition. Il semblerait que ni
les partis conservateurs bourgeois ni la gauche européenne ne soient
actuellement en mesure de s’opposer à cette montée en puissance. Dans ce
contexte, l’UDC conclut des apparentements de listes pour les élections au
Conseil national avec Massvoll, dirigé par un sympathisant néonazi, ainsi
qu’avec le PLR. Cette évolution est exemplaire pour l’un des partis d’extrême
droite les plus puissants d’Europe. L’UDC réussit à s’allier aussi bien avec le
puissant bloc bourgeois qu’avec les structures les plus antidémocratiques, ce
qui lui permettra peut-être de remporter les élections de cet automne.
L’UDC s’est toutefois développée bien plus tôt que les autres forces de la
nouvelle droite dans d’autres pays européens : il y a 20 ans déjà, l’élection de
Christoph Blocher au Conseil fédéral a marqué un événement historique de la
politique suisse. Ce moment a provisoirement marqué le point culminant de
l’ascension fulgurante de l’UDC, qui est passée du statut de parti régional à
celui de force politique la plus puissante du pays. L’UDC n’est pas le premier
mouvement d’extrême droite en Suisse — on pense notamment aux mouvements
frontistes ou à l’initiative Schwarzenbach —, mais c’est de loin celui qui a
obtenu le plus grand succès. Le parti est ainsi également devenu un point de
référence central pour les partis et mouvements d’extrême droite les plus divers
dans l’ensemble de l’Europe.
L’UDC représente un danger pour la démocratie et les habitant·es de la Suisse :
son objectif est une société illibérale et excluante, avec une politique
économique au service des plus riches. Ses stratégies actuelles sont proches de
celles des actrices·teurs fascistes américain·es. En Suisse, on a presque
l’impression de s’être depuis longtemps habitué·es à une telle situation.
Il est temps de montrer à quel point l’UDC est réellement dangereuse, et ce que
les partis démocratiques, la société civile et la gauche en particulier doivent
faire pour que l'UDC appartienne au passé. C’est l’objectif que vise ce papier
de position.
1. L’ascension vers le statut de plus grande force politique
de Suisse
L’UDC a été fondée en 1971 à partir de deux petits partis, le parti des paysans,
artisans et bourgeois (PAB) et le parti démocrate (PD)[1]. Jusque dans les
années 1990, l’UDC n’était pas considérée comme un parti de droite populiste,
avec ses environ 10 % d’électrices·eurs et un thème central : les subventions
pour l’agriculture. La direction du parti visait même, par moments, à se
positionner entre les partis bourgeois et le PS en termes de contenu. Dans cette
lutte interne au parti, c’est toutefois l’UDC zurichoise, dirigée par Christoph
Blocher, qui l’a emporté en faveur d’une orientation claire à l’extrême droite
de l’éventail des partis suisses[2].
Blocher ne voulait pas positionner l’UDC comme un complément aux partis
bourgeois déjà existants, mais comme une alternative[3]. Cette aile du parti a
acquis une force significative en 1992, lors de la votation sur l’adhésion à
l’EEE : en disant non à une plus grande intégration à l’Union européenne contre
l’avis de tous les autres partis du Conseil fédéral, l’UDC s’est placée à
l’avant-garde de l’opposition politique. Les anciens partis d’extrême droite,
comme l’Action nationale (mot-clé : initiative Schwarzenbach)[4], les Démocrates
suisses ou le Parti des automobilistes n’ont jamais été en mesure, en tant que
partis clientélistes[5], d’atteindre une large population. Blocher et consorts
ont réussi en quelques années à atteindre une part de près de 30 % des
électrice·teurs. Ce ne sont plus seulement les personnes issues des milieux de
l’agriculture et de l’artisanat qui ont voté pour l’UDC, mais des personnes aux
réalités de vie les plus diverses — de celles avec des revenus modestes aux
transfuges de classe. En se concentrant sur les traditions de la classe moyenne,
un agenda de réformes néolibérales et un discours sur la « surpopulation
étrangère », le parti a réussi à s’imposer au centre de la société. Ce faisant,
il a construit et véhiculé le mythe selon lequel le « peuple suisse opprimé »
devrait se défendre contre la classe politique et le « déclin de la Suisse ».
Selon l’UDC, ce déclin serait dû à la menace que feraient peser sur la Suisse
des puissances hostiles à l’intérieur et à l’extérieur du territoire. Même si le
parti défend en parallèle clairement les intérêts des élites, cette stratégie a
été couronnée de succès pour l’UDC.
En 2003, Christoph Blocher a été élu au Conseil fédéral, évènement qui a été une
apogée pour l’UDC. Quatre ans plus tard, après que l’UDC ait atteint son
meilleur résultat historique en 2007 avec 29 % des voix, une réélection de
Blocher est empêchée par les partis de gauche et en partie par les partis
bourgeois. Eveline Widmer-Schlumpf, une UDC plus modérée en comparaison, a
accepté de le remplacer, ce qui a entraîné son exclusion de l’UDC et la création
du PBD. L’UDC n’a cependant pas perdu beaucoup d’électrice·teurs et, au cours
des années suivantes, elle a consolidé sa position de leader de l’opposition à
l’aide d’initiatives[6] contre la « coalition de la raison » (Centre, PLR, PS).
Ce faisant, elle a renforcé son pouvoir discursif, qu’elle utilise à tous les
niveaux, que ce soit en tant que membre du gouvernement ou pour se faire passer
pour l’interlocutrice de confiance de la population laborieuse. En 2010,
l’initiative sur le renvoi, par laquelle l’UDC demandait l’expulsion des «
étrangères·ers criminel·les », a été acceptée. En 2014, l’UDC a remporté
l’initiative contre l’immigration de masse, qui visait à limiter l’immigration.
L’initiative de mise en œuvre, qui insistait sur l’application à la lettre de
l’initiative sur le renvoi, a été rejetée en 2016. En 2021, la campagne du parti
contre la loi sur le CO2 a empêché la protection urgente et nécessaire du
climat. Enfin, pendant la pandémie de Covid, l’UDC a torpillé la politique de
gestion de la Confédération et s’est associée aux opposant·es aux mesures les
moins recommandables pour plusieurs référendums anti-mesures Covid.
Indépendamment qu’il gagne certaines votations ou non, le parti a dominé le
débat public et réussi à placer des questions relatives à son programme de
manière régulière dans les discussions politiques en Suisse — particulièrement
pour sa politique migratoire, bien que la Suisse soit plus dépendante de
l’immigration qu’aucun autre pays d’Europe. Aujourd’hui encore, 30 ans après la
reprise de l’UDC par Blocher, rien n’indique clairement que sa marche triomphale
pourrait être interrompue. Les termes poussés par l’UDC tels que chaos de
l’asile, responsabilité individuelle, sécurité, travail, concurrence, exception
suisse ou démocratie montrent la puissance du parti dans le discours. En automne
2023, l’UDC pourrait à nouveau gagner 1,5 point de pourcentage selon les
sondages.[7]
2. Objectifs de l’UDC : contre le progrès, la liberté et la
démocratie
Selon ses propres déclarations, l’UDC veut « une Suisse libre, sûre, où il fait
bon vivre, ouverte sur le monde et qui reste comme elle est »[8]. Il est clair
que ce credo va fondamentalement à l’encontre de la politique de l’autoproclamé
« parti du peuple » si l’on porte un regard plus attentif sur ses véritables
revendications et, par conséquent, sur son action politique. Ces dernières
années, l’UDC a tenté de bloquer tout progrès. Le parti peut par exemple se
targuer d’avoir coulé la loi sur le CO2 à l’été 2021, il torpille toute
tentative de rapprochement avec l’UE, s’oppose systématiquement à l’amélioration
de la sécurité pour les personnes FLINTA et combat les mesures visant à assurer
un avenir digne d’être vécu pour les 99 %.
Le fait est également que le parti dissimule depuis toujours pour qui il fait
réellement de la politique, à savoir non pas pour la majorité des habitant·es du
pays mais pour le capital. Ainsi, l’UDC suit depuis des années une ligne claire
: baisse des impôts pour les entreprises et les riches particulière·ers, et
démantèlement méticuleux de l’État social pour le reste de la population. L’UDC
parvient toutefois à rejeter sur d’autres la misère qu’elle a elle-même
provoquée : ses boucs émissaires sont « la politique de rose‑verte », les
personnes issues de l’immigration, les minorités religieuses, les personnes
queer, trans et non-binaires et les personnes handicapées ou souffrant de
maladies physiques et psychiques chroniques.
Il est cependant assez facile de démasquer l’idéologie qui se cache réellement
derrière leurs phrases cousues de fil blanc. Ainsi, en 2020, une motion du
conseiller national UDC Andreas Glarner voulait faire classer les « antifas »
comme organisation terroriste ; lorsqu’un parti veut interdire la résistance au
fascisme et la criminaliser au plus haut point, on peut se douter des idées que
l’on peut trouver dans les rangs de l’UDC.
La dernière obsession de l’UDC est la « folie woke » qu’elle a elle-même
proclamée. Dans sa chasse aux sorcières contre les personnes trans et queer, le
parti semble bénéficier de l’aide de la « Junge Tat », un groupe néonazi. Ces
derniers ont mené une attaque contre un Drag Story Time pour enfants fin 2022[9]
et, alors que cette attaque était fermement condamnée par tous les partis, un
politicien de l’UDC a déposé une motion visant à interdire de telles
manifestations à l’avenir.[10] En se focalisant sur cette question, l’UDC
rejoint la stratégie actuelle de l’extrême droite aux États-Unis et en Europe.
Ils qualifient de virus la soi-disant « pensée woke », sous-entendant que les
personnes queer, non-binaires et trans n’auraient pas le droit d’exister, car
les virus doivent être éradiqués. De même, l’UDC prêche la liberté tout en
présentant une proposition qui vise à limiter le droit à l’avortement. Il s’agit
pour ce parti d’exclure par tous les moyens des personnes de notre société — et
ce faisant, il n’empêche pas seulement les progrès dont nous avons urgemment
besoin mais s’attaque également à des acquis déjà obtenus de haute lutte.
Ces évolutions font remonter à la surface des souvenirs d’époques prétendument
révolues : il y a 100 ans, les mouvements fascistes ont connu une croissance
rapide avant de s’emparer du pouvoir dans différents pays. Ensuite, après la fin
de la Seconde Guerre mondiale, on a commencé à essayer de comprendre et
expliquer leurs stratégies de prise de pouvoir et les idéologies
correspondantes. Aujourd’hui encore, il existe différentes définitions du
fascisme. Il n’y a pas de consensus sur une définition générale. Il est
toutefois largement reconnu que le fascisme repose sur une idéologie
anticommuniste, autoritaire et nationaliste, raciste, antiféministe et
antisémite, et qu’il vise une mobilisation violente des masses à l’échelle
internationale, débouchant finalement sur un état de terreur. En outre, les
structures fascistes tentent souvent de se présenter comme modérées et
inoffensives.[11]
Les recherches actuelles sur les partis de droite radicale et d’extrême droite
en Europe, comme le Rassemblement national ou l’AfD, concluent que les
idéologies et les stratégies racistes, nationalistes et antidémocratiques mises
en œuvre par ceux-ci ne répondent pas entièrement à toutes les définitions du
fascisme.[12] L’UDC n’a pas non plus créé jusqu’à présent de milice ou de
structures paramilitaires, comme cela a été le cas pour les forces fascistes
classiques, si l’on considère une interprétation stricte de ces définitions[13]
— mais il existe toutefois aussi des définitions moins restrictives du fascisme.
La question centrale est de savoir si de telles évolutions politiques
doiventêtre qualifiées de « fascistes » pour être perçues comme un danger par la
société. En effet, les tactiques et les stratégies des idéologies et des
mouvements dangereux d’extrême droite s’adaptent aussi à leur époque.
Aujourd’hui, les groupes en colère et prêts à recourir à la violence n’ont plus
besoin de défiler dans les rues : le nouveau fascisme se présente respectable et
propre sur lui, et l’exercice de la violence s’est bureaucratisé et surtout
institutionnalisé. La nouvelle droite sème le chaos et profite ensuite des peurs
de la population. Elle se met en scène non seulement comme une alternative, mais
aussi comme le seul salut au milieu de la détresse qu’elle a elle-même
provoquée. Leur arme du moment est l’accumulation de lois pour imposer leurs
visions : en Floride, les livres sont censurés ; en Suisse, l’UDC tente de
réprimer la libre autodétermination du genre par la loi. Petit à petit, ils
tentent d’obtenir un contrôle complet sur la population et utilisent pour cela
les instruments encore disponibles de la démocratie libérale bourgeoise.
L’objectif de l’UDC est en bout de course une société normalisée, définie selon
ses critères, dans laquelle celui ou celle qui ne correspondrait pas à leur
image de la personne humaine et/ou ne respecterait pas dans sa vie les valeurs
de la droite conservatrice n’aurait pas sa place et serait exclu·e par tous les
moyens. Ils et elles prétendent agir dans l’intérêt du « peuple » alors que,
dans le même temps, ils et elles mènent une politique économique dans l’intérêt
du capital et donc à l’opposé à celui du « peuple ». Par ailleurs, si l’on
regarde comment les forces fascistes ont agi dans l’Histoire, on doit craindre
que l’UDC, qui se présente comme une grande amie de la démocratie, la
restreindra pourtant dès qu’elle n’en aura plus besoin. Les objectifs de l’UDC
sont dangereux et fondamentalement contraires à l’idée d’une société libre et
égalitaire !
3. La recette du succès de l’UDC
L’UDC se considère comme un parti anti-establishment et peut se vendre comme
tel, bien qu’elle constitue elle-même une partie importante de l’establishment.
Cette hypocrisie semble malgré tout authentique, ce qui paraît inconcevable au
premier abord mais peut être tout à fait plausible au second, car il s’agit
d’une stratégie hégémonique.
L’UDC souhaite obtenir la supériorité d’interprétation, c’est-à-dire ancrer ses
opinions et « valeurs » au sein de différents discours pour les élever en un
consensus social. Le parti y parvient pour certains discours mais pas pour
d’autres. Dans leur stratégie, les positions et analyses transmises ne doivent
forcément pas être logiques ou vraies pour être acceptées et crues par
l’ensemble de la société : grâce à une communication ciblée à différents niveaux
de la société, l’UDC parvient à diffuser son idéologie de manière à ce qu’elle
soit reprise en partie par les médias et d’autres acteurs politiques et sociaux.
Pour faire progresser sa propre hégémonie, l’UDC mise sur une approche
diversifiée. Grâce au populisme de droite, à la promotion d’une identité commune
du « peuple suisse », à l’influence des médias, à une normalisation constante
des contenus extrêmes et à son vaste réseau, elle déplace constamment le
consensus social. Ensemble, ces éléments constituent une stratégie d’hégémonie
efficace.
3.1 Le populisme de droite comme outil
Un outil important pour le succès de l’UDC est le populisme de droite, pour
lequel le parti est désormais qualifié d’avant-garde de l’extrême droite en
Europe. Ailleurs, des partis nationaux-socialistes comme le NPD ont repris des
éléments de discours de l’UDC, comme le mouton noir pour lequel elle a par
exemple été sanctionnée oralement par Doudou Diène, alors rapporteur spécial de
l’ONU sur le racisme[14]. Le Rassemblement national avec Marine Le Pen à sa
tête, lui aussi d’extrême droite, s’est également volontiers inspiré de l’UDC et
enthousiasmé par exemple pour l’initiative raciste pour l’interdiction des
minarets.[15]
Le meilleur exemple de la stratégie populiste de droite du parti est la création
d’un discours du « peuple » dont il défendrait les intérêts — mais ce « peuple »
n’est pas le même pour toutes et tous. C’est l’idéologie de droite populiste
correspondante qui détermine qui en fait partie et qui non — une idéologie qui
comprend souvent le peuple au sens d’une nation culturelle[16] : on suggère
ainsi que ce peuple a des intérêts homogènes, pour lesquels les populistes de
droite s’engagent, tandis que l’« élite corrompue » (selon la définition :
médias, intellectuel·les et/ou dissident·es politiques) s’engage pour des
minorités et mène une politique contre les intérêts du peuple. Mais il est clair
que l’UDC fait partie de l’élite politique et économique : son personnel occupe
des fonctions centrales au sein du capital suisse et plusieurs milliardaires
siègent à sa tête. Ils et elles font de la politique pour les 1 % les plus
riches, et mènent une lutte des classes par le haut. C’est pourquoi l’UDC est
au-dessus de tous les autres partis en termes de budget : les millions qu’elle
consacre à ses campagnes électorales et de votation incendiaires lui viennent
directement de l’élite économique suisse, comme Blocher lui-même, Walter Frey,
le banquier Marcel Ospel, le financier Tito Tettamanti ou Martin Ebner[17] — et
c’est précisément ce qu’il s’agit de masquer. Le credo typique est donc « nous
contre les autres », « nous, le peuple ».
Pour que le « peuple suisse », défini selon les critères de l’UDC, puisse être
représenté, les gens doivent se sentir appartenir à ce « nous ». Depuis ses
débuts, l’UDC tente systématiquement de construire cette identité dans son
discours en présentant l’image d’une « Suisse qui aime la liberté et qui se
défend »[18], une politique identitaire classique comme ce que la droite
reproche toujours volontiers à la gauche. Tout le monde ne peut pas se sentir
appartenant au groupe, loin de là : la droite populiste crée des facteurs
d’exclusion afin de développer une opposition entre le « nous » et le « eux ».
Dans le cas de l’UDC, ce sont par exemple les personnes sans passeport suisse,
racisées, queer, trans et non-binaires ainsi que d’autres groupes marginalisés,
de manière à ce que les forces progressistes se retrouvent du côté antagonisé.
4. Les médias au service de l’extrême droite
Outre les campagnes d’affichage bien connues de l’UDC, une partie importante de
la propagande contre les groupes mentionnés plus haut est diffusée par les
médias. Au début des années 2000, le parti de Blocher a tenté de mettre en place
ses propres médias. La « Weltwoche », remaniée en 2001 sous la direction de
Roger Köppel comme une antenne proche de l’UDC, a pu s’établir depuis maintenant
plus de 20 ans comme journal partisan. Le projet de Christoph Blocher de
transformer le « Basler Zeitung » en un quotidien de droite a en revanche
échoué,[19] ce qui ne l’empêche pas de posséder aujourd’hui 25 journaux gratuits
avec la société Swiss Regiomedia AG. Markus Somm, membre du PLR et ancien
rédacteur en chef du « Basler Zeitung », a, pour Blocher, amené un autre média
sur la ligne nationale-conservatrice en reprenant le « Nebelspalter » avec un
succès mitigé[20]. Récemment, le « Sonntagszeitung » de la maison d’édition
Tamedia s’est surtout profilé comme le diapason de la guerre culturelle de
droite, par exemple en promouvant l’idée absurde de la « gauche intolérante
».[21] De plus, l’UDC peut compter sur la « NZZ » et, depuis peu, la « NZZ am
Sonntag », lorsqu’il s’agit de diffuser pile pour la campagne électorale ses
cadrages racistes et anti-migrants.[22]
Mais ce n’est pas tout : la société suisse de radio et de télévision (SSR),
prétendument détestée par la droite, a commencé ces derniers temps à diffuser de
plus en plus de propagande de droite. Ainsi, la SRF adapte sans aucun doute la
rhétorique de l’UDC et a diffusé une émission de son format « Arena » intitulée
« Asylchaos mit Ansage? » (« Le chaos annoncé de l’asile ? ») après la
catastrophe en Méditerranée au cours de laquelle les garde-côtes grec·ques ont
laissé se noyer plus de 500 personnes en fuite. Auparavant, la SRF avait aussi
repris le discours mensonger de l’UDC qui rendait les personnes en fuite
responsables de l’avidité de sociétés immobilières sans scrupules à Seegräben et
Windisch, titrant : « Seegräben stellt Mieter wegen Geflüchteten auf die Strasse
» (« Seegräben met des locataires à la rue à cause des réfugiés »).[23] Il est
profondément inquiétant que même la radio et la télévision financées par les
pouvoirs publics, qui ont la plus grande influence médiatique du pays,
reprennent des récits clairement de droite.[24] Avec sa stratégie, le parti
parvient manifestement à renforcer petit à petit l’influence des contenus
d’extrême droite.
5. Pourquoi l’UDC n’est pas perçue comme d’extrême droite
L’UDC poursuit cette normalisation des contenus haineux de manière de plus en
plus routinière, et des représentant·es du parti font régulièrement parler
d’elles et eux lorsqu’on leur découvre des liens avec des groupes d’extrême
droite. Par exemple, l’ancien président de l’UDC Buchs, qui poursuit aujourd’hui
son engagement auprès de la Junge Tat,[25] ou d’autres responsables qui
partagent sur Internet la propagande néonazie de C18 et consorts.[26] Malgré
cela, le parti parvient à être vu comme un parti populaire bourgeois car il a
poussé à la perfection son jeu de la normalisation.
Sa taille et sa notoriété semblent donner au parti une carte blanche politique
en ce qui concerne la diffusion et l’incitation à la haine. Ainsi, l’UDC
n’hésite pas à se rapprocher de plus en plus de l’extrême droite dans sa
communication. Pour beaucoup, cela ne pose aucun problème, car l’UDC est
démocratiquement légitimée et largement soutenue. L’histoire italienne montre
que l’inclusion de fascistes dans les structures démocratiques ne conduit pas à
l’abandon du fascisme, l’establishment politique ayant finalement élu au
gouvernement le fasciste Mussolini.
L’UDC provoque de plus en plus souvent avec une symbolique clairement nazie,
comme l’affiche des vers pour les élections fédérales de 2019. Le motif utilisé
ressemble à s’y méprendre à une caricature de l’ancien magazine SS « Der Stürmer
»[27]. Mais après chaque « dérapage », ils et elles reviennent toujours sur
leurs pas et/ou nient. Le style n’est pas non plus le même à tous les niveaux.
Le ton est surtout donné par les représentant·es nationales·aux, qui se
retrouvent aussi dans des associations « indépendantes » du parti comme le «
Comité d’Egerkingen ». Le parti montre cependant une tout autre image de lui-
même au niveau local et communal : les conseillères·ers communales·aux UDC sont
souvent des membres bien intégré·es de la commune, qui défendent une position
plus modérée et sont présent·es auprès des électrices·eurs UDC en tant
qu’interlocutrices·eurs direct·es et figures de proue. Avec cette largeur
d’écart politique au sein du parti, l’UDC instille une normalisation sans
précédent des positions d’extrême droite. De plus, en raison de sa taille et de
son succès, les partis bourgeois tentent de s’aligner sur l’UDC et d’adopter
certaines de ses stratégies — ainsi, en cette année d’élections fédérales, le
PLR s’associe à l’UDC dans plusieurs cantons importants et contribue par la même
activement à diffuser les positions de l’extrême droite jusqu’au cœur de la
société.
Par ailleurs, l’UDC parvient à étendre son pouvoir politique grâce à des réseaux
proches du parti tout en s’appuyant sur une large base. Le parti soutient des
associations consacrées à toutes sortes de thématiques telles que Pro Suisse
(fusion de l’ASIN et de petites organisations), Sécurité pour tous (Sifa), Pro
Libertate, la Fédération des contribuables et un nouveau regroupement d’amis du
nucléaire appelé Club Énergie Suisse, pour ne citer que quelques exemples. En
outre, les organisations économiques Economiesuisse, l’Union patronale et
l’Union suisse des arts et métiers se sont réunies sous l’aile de l’UDC et cie
avec l’Union suisse des paysans pour former une alliance « argent sale et fumier
». L’objectif de cette alliance est de renforcer encore la domination de la
droite conservatrice à l’automne 2023.
L’UDC tente et parvient donc à influencer les discours du milieu politique et
dans la société en sa faveur, et à promouvoir sa propre hégémonie en utilisant
une rhétorique de droite populiste qui attise délibérément la peur et en
déformant les faits et les circonstances. Pour ce faire, ils et elles utilisent
les médias comme plateforme et jouent de l’ampleur et des réseaux internes de
leur parti afin d’étendre leur pouvoir. En menant une politique en faveur du
grand capital, le parti s’assure sa principale source de financement et peut
ainsi mener des campagnes d’une grande efficacité. Les partis démocratiques
bourgeois se rapprochent de plus en plus rapidement des positions extrêmes de
l’UDC afin d’éviter soi-disant de « perdre en pertinence ». La stratégie du
parti fonctionne et devient de plus en plus efficace, ce qui, combiné aux
objectifs de l’UDC, représente un sérieux danger. La population majoritaire doit
maintenant s’opposer de toutes ses forces à la progression des forces d’extrême
droite, car nos acquis et nos libertés durement gagnés sont en jeu.
6. La réponse : les partis démocratiques et les médias
contre l’UDC
Les bourgeois·es et les médias ont une responsabilité centrale dans
l’élimination de ce danger. La gauche suisse doit s’opposer à l’UDC et aux
autres actrices·eurs d’extrême droite à leurs côtés, sans compromis. Il faut
pour cela isoler l’UDC, afficher sa politique comme étant hostile à la personne
humaine, mettre les actrice·teurs de la société face à leurs responsabilités et
enfin établir une véritable alternative de gauche.
6.1 Pour une alliance démocratique contre la droite
Il ressort clairement de ses objectifs et de sa stratégie que l’UDC menace de
nombreuses libertés acquises, voire la démocratie dans son ensemble. Pour
protéger ces libertés et la démocratie, nous avons besoin d’un mur coupe-feu
contre la droite. Une alliance des forces démocratiques, de la gauche au PLR,
doit cesser de collaborer avec l’UDC afin de l’isoler et de stopper sa
normalisation. La destitution de Christoph Blocher en 2007 par le PS, les Verts,
le PDC et une partie du PLR montre dans les grandes lignes comment cela peut
être accompli[28].
Les partis bourgeois doivent reconnaître qu’ils sont, et avec eux la classe
moyenne, la véritable cible de la politique de droite et fasciste[29]. Cette
politique dépend en effet du gain de ces électrices·eurs ou de leurs partis pour
prendre le pouvoir. Historiquement, la bourgeoisie a toujours décidé de
l’attribution du pouvoir aux forces fascistes. Lors de la prise de pouvoir par
le fasciste Mussolini en Italie, les partis bourgeois et conservateurs lui ont
mis le pied à l’étrier. Ces erreurs historiques ne doivent jamais se répéter.
En cette année électorale, la question de la mise en place d’un cordon sanitaire
ou au contraire d’une collaboration prend une importance d’autant plus grande.
Lorsque le conseiller national UDC Glarner a lancé une chasse aux sorcières
contre une « journée du genre » au printemps, le maire PLR de Stäfa a fait
preuve de courage en l’attaquant ouvertement.[30] En revanche, de nombreux·ses
représentant·es libérales·aux-radicales·aux sont restés muet·tes. L’absence de
démarcation est encore plus flagrante en ce qui concerne les apparentements de
listes entre le PLR et l’UDC pour les élections au Conseil national. Après que
Chiesa de l’UDC en ait réclamé pour l’ensemble du territoire, les deux partis
devraient se présentent ensemble dans neuf cantons. Avec cinq millions
d’habitant·es, ces neuf cantons représentent environ 60 % de la population
suisse ! Le PLR contribue ainsi de manière déterminante à la poursuite de la
normalisation d’une UDC radicalisée.
C’est le contraire qui doit se produire ! Les partis bourgeois ne doivent pas
conclure d’apparentements avec les listes UDC !
Une rupture avec l’UDC doit également se manifester dans la vie politique au
quotidien : le Centre conservateur ne doit pas s’engouffrer dans les discours
queerphobes de l’UDC et ainsi les normaliser. Le PLR doit mettre fin à sa
politique migratoire dure afin de ne pas soutenir indirectement la xénophobie de
l’UDC.
L’antifascisme consiste à s’opposer aux politiques liberticides,
antidémocratiques et discriminatoires des partis fascistes et d’extrême droite.
L’antifascisme fait partie des fondements d’une société démocratique. Toutefois,
il faut que les partis de gauche adoptent une stratégie adaptée pour porter la
lutte antifasciste au sein de la population. L’antifascisme ne doit pas être
majoritairement de la responsabilité de la gauche extraparlementaire ; pour
rassembler les forces progressistes et antifascistes, il faut les organiser dans
une nouvelle structure. Pour cela, il faut constituer une alliance antifasciste
avec de partis progressistes, des ONG, des syndicats et des personnes de la
société civile[31] ! Cette alliance doit rendre la lutte antifasciste accessible
et lui accorder la priorité nécessaire. Le mot d’ordre est : « L’antifascisme
est un devoir citoyen » !
6.2 La gauche est anti-establishment
La seule alternative au statu quo destructeur et sans perspectives est la
réponse anticapitaliste, féministe et écologiste de la gauche. L’UDC ne doit
plus être le premier choix des insatisfait·es du système actuel ! Pour répondre
à cela, la gauche doit reprendre la place centrale de la société à l’UDC, à la
droite. Elle doit se démarquer comme représentante des 99 %, défenseuse de la
paysanne de montagne, de l’infirmier, du bénéficiaire de l’aide sociale, de la
sociologue et de l’agent fiduciaire en formation. Elle doit créer des
perspectives et des alternatives à la politique haineuse et empreinte de peur de
l’UDC, tout en se démarquant de la politique capitaliste des autres partis
bourgeois de droite et conservateurs. Pour cela, la politique de gauche doit
être authentique et concrète. Il est essentiel que les gens lui fassent
confiance pour obtenir des succès politiques et soient convaincu·es que ceux-ci
amélioreront la vie de nombreuses personnes. La gauche doit aller au-delà de ses
ambitions actuelles, le simple maintien de son statut ne suffit pas. Elle doit
ambitionner d’obtenir une majorité stable de gauche auprès des électrices·eurs
suisses.
Pour cela, les lignes de conflit politiques doivent être redessinées : c’est «
le bas contre le haut ». Contre l’économie des plus riches, pour une économie du
plus grand nombre ! En déplaçant le consensus social, la gauche permettra une
transformation de l’économie mondiale, et pour cela, il faut notamment gagner la
maîtrise du discours politique. Comme l’UDC a réussi à le faire en matière de
politique migratoire, la gauche doit pouvoir imposer ses analyses du réel et ses
objectifs de politique commune.
En fin de compte, la gauche doit réussir à montrer aux gens qui tient
l’establishment dans ce pays. Ce n’est pas la gauche qui constitue les élites
politiques et économiques mais l’UDC, les libéraux-radicaux et le centre. Être
opposé·e au système, c’est être de gauche. La politique de gauche fonctionne à
partir de la base, là où vivent les gens. La gauche ne doit pas donner
l’impression de ne faire de la politique que dans la Berne fédérale lointaine,
derrière des portes closes. Pour cela, la participation au Conseil fédéral dans
sa forme actuelle et le partenariat social doivent pouvoir être remis en
question. La gauche doit être prête si nécessaire à constituer une opposition
complète.
6.3 Les médias doivent prendre leurs responsabilités !
Les médias ont leur part de responsabilité dans le fait que l’UDC ait pu devenir
aussi forte. Au cours des dernières décennies, l’UDC a rempli quotidiennement
les médias de son contenu politique ; sa stratégie du scandale constant a
fonctionné.
Il en va de même pour les médias : la haine n’est pas une opinion ! Les droits
de l’homme et la dignité humaine ne sont pas discutables. Les déclarations et
actions racistes, queerphobes, classistes et discriminatoires en général ne
doivent pas être tolérées ; les médias ne doivent pas les plateformer. Cela
implique également de se détacher de l’approche du « faux équilibre »[32] : tout
ce qui génère du clic n’a pas sa place dans les journaux ou à la télévision.
Les directions des entreprises de médias sont responsables au même titre que les
journalistes. En outre, le Conseil suisse de la presse doit adopter une position
plus forte et oser réprimander les médias qui offrent une plateforme à l’UDC
sans faire preuve d’esprit critique. L’une des tâches centrales du quatrième
pouvoir est de contrôler les puissant·es : il est temps que cela soit enfin
refait correctement pour l’UDC.
7. La Suisse n’a pas besoin de l’UDC
L’analyse de ce document montre clairement le danger que représente l’UDC. Au
cours des 30 dernières années, elle s’est hissée au rang de parti le plus
puissant de Suisse par une stratégie de fourberie et conserve aujourd’hui cette
position sans être contestée. En s’y penchant dans le détail, on peut relever de
nombreux parallèles entre ses objectifs et ceux des partis fascistes ! Pour
atteindre ces objectifs, l’UDC occupe et domine le discours, se met en scène
tour à tour comme un parti populaire bourgeois-conservateur radical ou modéré et
entretient des liens forts avec les milieux économiques, les partis bourgeois et
l’extrême droite. Si les forces démocratiques de Suisse n’établissent pas une
défense, l’UDC continuera à renforcer son pouvoir et à se rapprocher de ses
objectifs, ce qui sera dangereux tant pour les minorités que pour la population
en général. Cela prouve qu’il n’y a pas de place pour des partis comme l’UDC au
sein des structures démocratiques : l’UDC limitera nos libertés où et quand elle
le pourra. Mais il n’est pas encore trop tard : les forces démocratiques doivent
laisser l’UDC s’enfoncer dans le néant. Car il n’y a pas de place pour l’UDC en
Suisse. L’UDC doit disparaître.
Sources
[1] Skenderovic, Damir. 2017 "Union démocratique du centre (UDC)" dans
Dictionnaire historique de la Suisse (DHS). Consulté le 16 août 2023.
(https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/017389/2017-03-20/).
[2] Hildebrand Marius. 2017. Rechtspopulismus und Hegemonie. Bielefeld :
Éditions transcript. p. 19 et suivantes.
[3] Ibid. p. 72.
[4] L’initiative sur l’« Überfremdung » (surpopulation en étrangères·ers) de
James Schwarzenbach a été soumise au vote le 7 juin 1970. Cette initiative
extrême et raciste demandait que la proportion d’étrangères·ers en Suisse ne
dépasse pas 10 %. Elle a été rejetée par 54 % des voix. L’initiative est
importante parce qu’elle a marqué la naissance d’un discours sur la politique
d’asile et de migration qui persiste encore aujourd’hui et qui est imprégné de
haine et d’hostilité envers les étrangères·ers.
[5] Un parti politique dont le programme se limite à la représentation des
intérêts (économiques) particuliers de ses partisan·es.
[6] Parmi les initiatives déposées : initiative sur l’expulsion (2008), élection
du Conseil fédéral par le peuple (2011), initiative sur la famille (2012),
initiative sur l’immigration de masse (2012), initiative de mise en œuvre
(2012), initiative pour l’autodétermination (2016), initiative sur la limitation
de l’immigration (2018).
[7] Hermann Michael. 2023. Baromètre électoral SRG SSR, rapport d’étude 2023.
Sotomo. Juillet 2023. https://sotomo.ch/site/wp-
content/uploads/2022/01/Barome%CC%80tre-e%CC%81lectoral-SRG-SSR-10.2021.pdf
[8]Union démocratique du centre. 2019. « Promesse électorale ». Consulté le 16
août 2023 (https://www.udc.ch/positions/promesse-electorale/).
[9] Garne, Jigme. 2022. « Neonazis stören Vorlesestunde von Dragqueens für
Kinder ». Tagesanzeiger, 16 octobre 2022 (https://www.tagesanzeiger.ch/neonazis-
stoeren-vorlesestunde-von-dragqueens-fuer-kinder-429812306727).
[10] Scherrer, Giorgo. 2022. « Rechtsextremismus hat in Zürich nichts verloren -
und doch verharmlost ihn die SVP ». Neue Zürcher Zeitung, 27 octobre 2022
(https://www.nzz.ch/meinung/stoeraktion-in-zuerich-die-svp-verharmlost-
rechtsextremismus-ld.1709337?reduced=true).
[11] Häusler, Alexander et Michael Fehrenschild. 2020. « Faschismus in
Geschichte und Gegenwart. Ein vergleichender Überblick zur Tauglichkeit eines
umstrittenen Begriffs ». in Manuskripte (vol. 26). Berlin : Fondation Rosa
Luxemburg. p. 86.
[12]Ibid. p. 87.
[13]Ibid. p. 87.
[14] Burnand, Frédéric. 2007. « Wahlplakat stösst auf internationale Kritik ».
swissinfo.ch, 14 septembre 2007 (https://www.swissinfo.ch/ger/wahlplakat-
stoesst-auf-internationale-kritik/6147220).
[15] Bernet, Luzi. 2011. « Exportschlager SVP ». Neue Zürcher Zeitung, 28
janvier 2011 (https://www.nzz.ch/exportschlager-svp-ld.980481?reduced=true).
[16] Kriesi, Hanspeter. 2014. « The Populist Challenge ». West European Politics
37(2) : 361-378. p. 362.
[17] Wegelin, Yves et Sarah Schmalz. 2016. « Schweizerische Volkspartei: Die
Partei des Geldes ». WOZ Die Wochenzeitung, 19 octobre 2016
(https://www.woz.ch/1638/schweizerische-volkspartei/die-partei-des-geldes).
[18] Bischofberger, Cindy, Josephine Smith, Mario Hediger, Julian Ferber et
Steven Hill. 2023. « Geschichte der Heimat: Dominante nationale Narrative in der
Schweiz ».
[19] ATS. 2018. "Blocher vend la ‘Basler Zeitung’". Tages-Anzeiger, 18 avril
2018 (https://www.tagesanzeiger.ch/blocher-verkauft-die-basler-zeitung-
834767675670).
[20] Frank, Carl-Philipp. 2023. « Markus Somm redet vom Scheitern als Publizist
– und will in die Politik ». watson.ch, 27 juillet 2023
(https://www.watson.ch/schweiz/gesellschaft%20&%20politik/731394275-markus-somm-
redet-vom-scheitern-als-publizist-und-will-in-die-politik).
[21] Weber, Bettina. 2023. « Yips: Links, urban, gebildet – und intolerant ».
Tages-Anzeiger. 29 juillet 2023 (https://www.tagesanzeiger.ch/links-urban-
gebildet-und-intolerant-906139469508).
[22] Binswanger, Daniel. 2023. « Wovon bei diesen Wahlen geredet wir - und wovon
nicht ». republik.ch, 5 août 2023
(https://www.republik.ch/2023/08/05/binswanger-wovon-bei-diesen-wahlen-geredet-
wird-und-wovon-nicht).
[23]Regionaljournal Zürich Schaffhausen. 2023. « Seegräben (ZH) stellt Mieter
wegen Geflüchteten auf die Strasse ». srf.ch, 24.02.2023
(https://www.srf.ch/news/schweiz/folge-der-fluechtlingskrise-seegraeben-zh-
stellt-mieter-wegen-gefluechteten-auf-die-strasse).
[24] Beck, Renato. 2023. « Kuscheln mit Rechts ». TAZ Die Tageszeitung, 3
juillet 2023 (https://taz.de/Oeffentlich-Rechtliche-in-der-Schweiz/!5941792/ ).
[25] Kampmann, Enrico. 2023. « Ehemaliger Präsident der SVP Buchs ist Mitglied
der Neonazi-Gruppe Junge Tat ». Tagblatt, 10 janvier 2023
(https://www.tagblatt.ch/ostschweiz/ressort-ostschweiz/rechtsextremismus-
ehemaliger-praesident-der-svp-buchs-ist-mitglied-der-neonazi-gruppe-junge-tat-
ld.2390361?reduced=true).
[26] Ryser, Daniel. 2020. « Selber schuld, wer bei ‘Onkel Dolf’ an Adolf Hitler
denkt ». republik.ch, 3 septembre 2020
(https://www.republik.ch/2020/09/03/selber-schuld-wer-bei-onkel-dolf-an-adolf-
hitler-denkt).
[27] Ibid.
[28] Hildebrand, 2017. p. 296.
[29] Seibt, Constantin. 2023. "La machine" dans L’avenir du fascisme 2.
Republik.ch, 22 juillet 2023 (https://www.republik.ch/2023/07/22/die-maschine-
die-zukunft-des-faschismus-folge-2).
[30] ATS. 2023. "Le président de la commune de Stäfa après l’annulation de la
‘Journée du genre’ : ‘Ce qui se passe ici est un scandale’". watson.ch, 21 mai
2023 (https://www.watson.ch/schweiz/z%C3%BCrich/978146374-staefa-
gemeindepraesident-nach-gender-tag-absage-veraergert).
[31] JS. 2021. « Pour un mouvement antifasciste fort et visible ! » Visité le 16
août 2023 (https://juso.ch/fr/publications/positions/pour-un-mouvement-
antifasciste-fort-et-visible/).
[32] Un faux équilibre (en anglais : « false balance ») signifie qu’une opinion
clairement minoritaire se voit accorder un poids disproportionné. Exemple : lors
d’une discussion sur la loi sur la protection du climat, on met face à face un·e
représentant·e de l’UDC et un·e autre du côté des soutiens de l’initiative. Le
dispositif suggère ainsi, à tort, que l’UDC défend une position équitablement
représentée au sein de la population.
Änderungsanträge
- A1-044 (Darius Boozarjomehri (JSVR), Eingereicht)
- A1-117 (Darius, Eingereicht)
- A1-122 (Darius, Eingereicht)
- A1-125 (Darius, Eingereicht)
- A1-136 (Darius, Eingereicht)
- A1-174 (Darius, Eingereicht)
- A1-190 (Darius, Eingereicht)
- A1-191 (Darius, Eingereicht)
- A1-213 (Darius, Eingereicht)
- A1-218 (Darius, Eingereicht)
- A1-328 (Darius, Eingereicht)
- A1-350 (Darius, Eingereicht)
- A1-356 (Darius, Eingereicht)
- A1-362 (Darius, Eingereicht)
- A1-379 (Eliot Fournier (JSVR), Eingereicht)
- A1-443 (Darius, Eingereicht)
- A1-446 (Darius, Eingereicht)
- PDE-008-FR (PoSa JUSO BL (beschlossen am: 10.09.2023), Eingereicht)
- PDE-009-FR (PoSa JUSO BL (beschlossen am: 10.09.2023), Eingereicht)
- PDE-013-FR (JUSO Kanton Zürich (beschlossen am: 06.09.2023), Eingereicht)
- PDE-024-FR (PoSa JUSO BL (beschlossen am: 10.09.2023), Eingereicht)
- PDE-034-FR (PoSa JUSO Baselland (beschlossen am: 10.09.2023), Eingereicht)
- PDE-072-FR (JUSO Kanton Zürich (beschlossen am: 06.09.2023), Eingereicht)
- PDE-075-FR (PoSa JUSO Baselland (beschlossen am: 10.09.2023), Eingereicht)
- PDE-080-FR (PoSa JUSO Baselland (beschlossen am: 10.09.2023), Eingereicht)
- PDE-090-FR (PoSa JUSO BL (beschlossen am: 10.09.2023), Eingereicht)
- PDE-093-FR (JUSO Kanton Zürich (beschlossen am: 06.09.2023), Eingereicht)
- PDE-110-FR (PoSa JUSO Baselland (beschlossen am: 10.09.2023), Eingereicht)
- PDE-119-FR (JUSO Stadt Bern (beschlossen am: 09.09.2023), Eingereicht)
- PDE-134-2-FR (PoSa JUSO BL (beschlossen am: 10.09.2023), Eingereicht)
- PDE-134-FR (Andri Meyer (Juso Solothurn), Eingereicht)
- PDE-161-FR (Clara Bonk (JUSO Baselland), Eingereicht)
- PDE-340-FR (Laura Fischer (JUSO ZH), Eingereicht)
- PDE-349-FR (PoSa JUSO BL (beschlossen am: 10.09.2023), Eingereicht)
- PDE-365-FR (PoSa JUSO BL (beschlossen am: 10.09.2023), Eingereicht)
- PDE-383-FR (Timo Räbsamen, Eingereicht)
- PDE-392-3-FR (PoSa JUSO BL (beschlossen am: 10.09.2023), Eingereicht)
- PDE-527-FR (Timo Räbsamen, Eingereicht)